Au cours d’une thérapie, avoir un diagnostic peut donner des clés. Pour moi-même, avoir ce diagnostic HPE m’a permis d’appréhender la très haute importance des pratiques d’ancrage pour éviter la dispersion de la pensée.
J’ai été gravement traumatisée et le trauma n’est pas très éloigné d’un diagnostic en lien avec la neuroatypie.
On peut avoir eu un diagnostic TSA dans la prime enfance et cumuler les traumas. Il y a malheureusement une forte probabilité que la personne ayant des difficultés à se faire des amis, n’ayant pas les codes sociaux subisse de l’isolement et/ou du harcèlement scolaire. Ce cumul de traumas va renforcer le profil neuroatypique de la personnalité. De manière générale, le ratio est de 1 sur 10 élèves vit du harcèlement à l’école. Quand un élève est neuroatypique, on passe à 1 sur 2.
Une personne ayant eu un TSA diagnostiqué dans l’enfance, avec le cumul des carences affectives, si aucun accompagnement thérapeutique n’est proposé, risque de s’effondrer (dépression sévère ou autre diagnostic en lien avec la santé mentale).

Je pose la question de savoir : la neuro-atypie ne se crée-t-elle pas ?
Quand j’étais petite, je sentais le décalage d’avec les autres dans les intérêts respectifs, j’étais attirée par la philosophie et je méditais seule dans la cour de récréation. Pour autant, je n’ai jamais eu de diagnostic à cet âge et je me suis sur-adaptée au système scolaire non sans une souffrance certaine.
Aujourd’hui, j’affirme que j’ai été gravement traumatisée au terme d’un long parcours thérapeutique. J’ai intégré au fur et à mesure les différentes parts blessées et j’ai procédé à une réunification en moi-même au niveau du psychisme et corporel.
Un certain type de trauma va générer ce qu’on appelle la dissociation : à la fois émotionnelle et corporelle. L’émotion vécue est si insupportable qu’elle est isolée dans une partie du cerveau.
Pour sortir de la dissociation et réintégrer son corps dans la sécurité, cela demande une thérapie avec une approche psychocorporelle qui va permettre la remise en mouvement des émotions dans le corps et notamment l’activation du parasympathique, avec la possibilité quelque part de défiger des zones autrefois paralysées, millimètre par millimètre.
Priscilla Laulan