(conseils aux jeunes issus de la neurodiversité)
Quand on se sent prêt à aborder le marché du travail en milieu ordinaire et que l’on se sent appartenir à la neurodiversité, en tant qu’experte de la question, voici les clés que je pourrais donner :
Selon mon expérience, certains jeunes au profil neuro-atypique peuvent ressentir une défiance vis-à-vis de toute personne représentant le cadre.
Cependant, dans n’importe quelle structure, y compris celles où l’accent est mis sur le management le plus horizontal possible, le cadre est un ingrédient indispensable. Il est celui qui permet de construire et d’avancer ensemble. Établir un lien de confiance avec la hiérarchie afin de construire une relation gagnant-gagnant est très important. Attention à ne pas confondre lien de confiance avec complaisance ! Cela n’a rien à voir. La confiance suppose un parfait climat d’authenticité et de sincérité, quand la complaisance est un état d’esprit de sur-adaptation où on souhaite plaire à tout prix.
La manageur, le supérieur hiérarchique qui accompagne des personnes neuro-atypiques doit apprendre à se remettre en cause, pratiquer l’écoute active, avoir un intérêt sincère pour la façon de fonctionner de la personne qu’il est question de mobiliser ou d’accompagner. Celle-ci aura avantage à déconstruire les préjugés vis-à-vis des figures d’autorité qui révèlent souvent des expériences désagréables avec des professeurs, des surveillants, des directeurs d’établissements dans l’enfance et l’adolescence.
La clé de réussite c’est que chacun fasse un bout du chemin. Cela demande de la patience et de la bienveillance.
Un autre aspect qui me paraît important, c’est que la personne ayant un profil neuro-atypique apprenne à se connaître avec suffisamment de précision pour pouvoir transmettre ses besoins d’aménagement à la structure employeuse : réduction des volumes horaires, nécessité d’un espace relaxant, travail dans un bureau isolé ou au contraire au milieu des autres, besoin d’étayage, de formulation des consignes à l’écrit.
Quand des difficultés se profilent dans la réalisation d’un travail, en parler avec transparence sera également un pari gagnant permettant d’adapter la mission, le travail à réaliser.
Le jobcoaching peut être dans certains cas une très bonne clé pour une entrée réussie dans le monde professionnel.
Pour résumer, c’est une alliance qui peut se révéler passionnante à condition que chaque partie prenante accomplisse sa part de chemin.
Priscilla Laulan Fondatrice et directrice de Ludosens