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Mattéo, jeune neuroatypique italien

  • par
Matteo neuroatypique

Je suis Mattéo, je suis italien et j’ai fini mon parcours Numérique à Ludosens. Je suis neuroatypique et je vis en France depuis 2 ans.

Je voulais vous partager mon expérience en équipe. La réalisation du Visual Novel « A la rencontre de nouveaux mondes » et ce que cette expérience m’a apporté.

Je me suis trouvé bien dans la création du roman visuel avec le logiciel Visual Novel Maker. L’interaction sociale n’était pas très développée quand j’ai commencé à travailler à Ludosens. Premièrement, à cause de la langue française et parce que je ne connaissais personne. Après quelque temps, la situation est devenue un peu meilleure. C’était la première fois que je créais un roman interactif. Je n’ai eu aucune difficulté à apprendre et utiliser les ressources et j’ai trouvé le projet très intéressant. J’ai aimé partager le moment des repas et blaguer de façon sympathique sur les intérêts en commun.

J’ai fait une interview radio pour parler du projet et j’ai participé aux journées de sensibilisation pour parler de l’autisme, me présenter. J’ai appris à interagir avec le public en étant à l’aise malgré mon syndrome d’asperger.

Je suis arrivé à Ludosens à la veille du confinement. Pendant le confinement, j’ai vécu avec ma sœur et son chien dans la maison de son copain divorcé et de ses deux enfants (pour s’entraider et pour des raisons de travail).

Par la suite, nous trois avons déménagé chez lui en août. Le confinement ne m’a pas fait souffrir. Je n’avais pas beaucoup d’intérêt à quitter la maison et c’était l’occasion de mieux connaître son copain et ses enfants. Je ne les vois pas souvent et seulement pendant une courte période. Pendant ce temps, j’ai participé à la vie de famille et au ménage. J’ai regardé des films, de l’animation japonaise, j’ai utilisé la salle de sport. J’ai suivi des cours de français sur Zoom et Skype, j’ai assisté à des sessions de Ludosens sur Zoom. J’ai aussi aidé ma mère dans son travail de médecin à créer des affiches et des régimes alimentaires.

Ma vision du mode de vie en France, mon ressenti et pourquoi je préfère vivre en France plutôt qu’en Italie

Au début j’étais venu en France pour aider ma sœur. Par la suite, j’ai compris que je me trouvais mieux ici qu’en Italie et cette situation était une opportunité pour faire table rase du passé. Je préfère la France parce que ce pays me semble plus instruit sur le syndrome d’Asperger. Je n’ai aucun problème à dire que je l’ai.

De plus, la France est plus disposée que l’Italie à donner plus d’opportunités à ceux qui en souffrent. En Italie, le syndrome d’Asperger n’est pas vu comme une forme de handicap mais comme quelque chose de bizarre et fou…

Il n’existe pas de groupe d’entraide mutuelle ou d’associations comme Ludosens. En France, je me sens plus pris en considération pour mes compétences professionnelles et mes activités sociales sont plus nombreuses.

Au GEM Tertio, j’ai participé à l’écriture d’un roman fantasy en groupe au sein duquel on proposait des idées pour développer le contenu de l’histoire.

Il y a quelque chose de la vie française que j’aime qui la rend tellement meilleure que la vie italienne. La France me semble avoir plus d’ouverture d’esprit. Je me sens plus libre de parler de moi et de mes caractéristiques.

J’ai apprécié les promenades faites dans la forêt avec le chien quand j’habitais à Canéjan. Les balades en vélo entre Canéjan et Cestas pour faire les courses, aller au restaurant ou au cinéma. En général, j’ai dû renoncer à la cuisine de ma maison et à certains plats des restaurants en Italie. J’ai découvert des restaurants et plats qui n’existent pas dans mon pays d’origine et que j’aime.

J’ai vécu une belle expérience pendant un stage que j’ai fait deux fois dans un restaurant pizzeria dont les propriétaires sont mes amis. Même si j’ai le syndrome d’Asperger, ils avaient besoin de moi et ont beaucoup apprécié mon aide. Quelquefois ils m’invitaient à manger dans leur restaurant ou ils me donnaient de la nourriture comme cadeaux pour me remercier.

Depuis que j’ai déménagé en France, je me sens plus léger et je ne ressens plus ce sentiment de pression sociale. Cela est peut-être dû au fait que je suis étranger et que personne ne me connaît et donc je ne me sens pas victime d’humiliation, de ragots et de préjugés.

Mes aspirations pour l’année 2021

Pour 2021, j’espère pouvoir travailler dans des lieux de travail tels que Ludosens. Je préfère des lieux tranquilles et sans pression où l’on peut travailler en équipe et vérifier plusieurs fois comment le projet avance pour l’améliorer et corriger les erreurs. C’est important pour moi de travailler en équipe car on peut proposer des idées, corriger les erreurs entre nous, compléter les compétences des autres et avancer rapidement sur le projet. Je voudrais travailler dans l’enseignement scolaire et universitaire avec l’e-learning, même si je suis aussi disposé à travailler dans le secteur informatique et social. Je voudrais également continuer à développer mes relations sociales.

Mattéo, autisme asperger

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