
Cette année, nous sommes trois volontaires neuroatypiques à poursuivre le Visual novel « A la rencontre de nouveaux mondes ».
A peine immergĂ©s dans notre nouvel environnement de travail Ă Ludosens et en pleine phase dĂ©couverte du projet, que nous Ă©tions dĂ©jĂ confinĂ©s. Pour ma part, je continue de travailler en tĂ©lĂ©-travail et c’est un choix qui me convient bien car il structure mes journĂ©es, ici Ă la campagne oĂą je vis. Matteo, Mathieu et moi-mĂŞme avons une tâche spĂ©cifique dans la rĂ©alisation de ce visual-novel. Pour ma part, je ne savais pas ce qu’était un Visual Novel, alors que les garçons en avaient lu plusieurs.
Il s’agit d’un travail Ă©norme puisqu’il y a dans un premier temps un travail d’imagination, de structuration des idĂ©es, puis d’écriture et de mise en script. Ensuite, c’est la phase numĂ©rique avec le maquettage puis le codage avec le logiciel Visual Novel Maker. Il y a Ă©galement la poursuite du cahier des charges pour l’illustratice. Pour ma part, je suis chargĂ©e de l’écriture.
L’intrigue, originale, du Visual Novel est axée sur la neurodiversité, ce qui permettra une sensibilisation des lecteurs à ce sujet. Nous sommes tous motivés à travailler sur ce support de sensibilisation car nous sommes directement concernés et il nous tient à cœur de faire connaitre nos spécificités aux autres. Ce projet est un moyen intéressant de parler de la neurodiversité puisque le Visual Novel est un divertissement avant tout et le message que nous souhaitons transmettre, celui du changement de regard sur la différence, est toujours en arrière-plan, à travers les particularités des personnages.
A ce propos, les personnages ont été créés par l’équipe de l’année dernière, ce qui fait qu’il nous faut travailler à partir de personnalités déjà existantes. Cela demande une réappropriation des personnages et de leur psychologie à chaque instant de l’écriture. Ce n’est pas gênant pour moi d’écrire à partir de personnages déjà existants. C’est au contraire un exercice intéressant puisqu’il faut se plonger dans leur façon de réfléchir et de s’exprimer. Je me retrouve parfois dans ces personnages, dans celui par exemple d’une jeune femme très introvertie et taciturne, mystérieuse et qui semble vivre dans un monde différent auquel sa façade ne donne absolument pas accès.
Je travaille sur le projet en plein confinement. Cela me procure un sentiment particulier. Les personnages continuent à sortir et à se fréquenter en contraste avec le figement général. Il y a donc un décalage entre l’histoire qui prend forme sur papier, aux personnages pleins de vie et le quotidien réel : inerte. C’est pour moi une échappatoire, un moyen de donner du relief aux journées passées enfermées chez soi.
Pour terminer, nous sommes tous très heureux d’avoir repris ce projet, cela donne un sentiment de corps avec le groupe précédent. Comme un relais entre nos deux équipes, poursuivant le même objectif : dire que la différence et notamment la neurodiversité est une richesse.
Lilit T.