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Témoignage final de Camille

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Bonjour à tous,

Je m’appelle Camille, je fais partie de la promo perm’art qui va bientôt prendre fin. Il est temps pour moi de vous parler de mon vécu au sein de Ludosens.

En cette fin de parcours, j’ai maintenant 26 ans. Autrement dit, je suis “la mamie” des participants du programme, avec déjà quelques expériences professionnelles à mon actif : je fus tantôt stagiaire pour des petits artisans, tantôt intérimaire pour la journée qui me permettait de payer soit une grosse partie du plein d’essence du mois, soit les courses pour 15 jours, tantôt en immersions en vue d’une embauche qui se sont avérées négatives. Peut être un mal pour un bien, finalement. 

Pour ma dernière expérience, l’employeur m’avait parlé de mon manque d’informations à propos de mon mode de fonctionnement, et je commençais à délaisser la couture pour chercher du travail dans la logistique. C’est donc avec cette information, et voyant mes efforts pour trouver un travail en vain, que ma conseillère de la mission locale de Mérignac m’a parlé d’un parcours artistique à Ludosens. Avec mon accord, elle a donc envoyé mes coordonnées ainsi que mon CV. En l’espace de 15 jours, la question fut réglée, je signai le contrat, et je me suis retrouvée dans un beau parcours, avec un projet de réalisation d’une vidéo artistique dans le cadre du projet “passerelles entre neurodiversité et biodiversité”.

Je ne vous cache pas que j’ai eu quelques appréhensions, savoir avec qui je serais amenée à  travailler, comment cela allait se passer, à quelle sauce “j’allais être mangée”. Et je vous avoue avoir été bien servie en termes de bienveillance et de bonne humeur.

Pour le projet, ce fut une expérience enrichissante : avec mon équipe, on a eu des échanges avec des volontaires de la première promo Perm’Art, des réunions brainstorming, des sorties dans différents milieux naturels tels que les parcs (Mussonville, jardin botanique…) à Terres d’Osmose, chez Angèle Largy, et dans les rues de Bordeaux pour des captations de photos et vidéos constituants la vidéo. On a eu aussi à faire des recherches sur certaines plantes, les connaissances nécessaires pour l’audiovisuel. J’ai eu la chance, avec mes collègues, de bénéficier de transmissions par des professionnelles du cinéma et du montage vidéo, à savoir Stéphanie Lataste et Jade Garrigue : on a notamment appris l’utilisation de logiciels tels que Shotcut, le principe du StoryBoard. On a eu aussi beaucoup de travail sur l’inspiration, l’écriture, et l’enregistrement vocal pour la voix off, ou on a pu mettre en œuvre notre imagination. Autrement dit, j’ai beaucoup appris, et j’en serai éternellement reconnaissante à l’association.

Au fil du parcours, avec mon équipe, on a rencontré quelques difficultés : c’était souvent compliqué en ce qui concerne la communication, on a souvent eu besoin de médiations. Ça m’a notamment permis de développer ma capacité à m’adapter à mes collègues, et faire preuve de beaucoup de patience, en fonction de leurs compétences et de leurs capacités. Je pense m’en être bien sortie, même si j’ai encore du chemin à faire car lors de mes précédentes expériences, j’ai eu à développer le travail d’équipe tout en faisant cependant beaucoup de travail en autonomie. Ce fut intéressant de voir une autre vision du travail d’équipe, avec la répartition des tâches, la communication… J’ai aussi énormément progressé sur ce point là.

J’ai eu aussi la chance de faire rapidement partie de l’équipe des ambassadeurs. J’ai pu ainsi faire des sensibilisations auprès de publics tels que les lycées, des entreprises, des centres d’animations. Lors de ces sensibilisations, j’ai pu faire et commenter un quizz interactif, j’ai témoigné de mon vécu en tant que neuroatypique. En d’autres termes, j’ai contribué, à ma manière, à déconstruire tous les clichés possibles et imaginables sur la neuroatypie, et l’autisme en particulier. J’ai beaucoup progressé sur la prise de parole en public avec un support créé sur la plateforme Aha Slides. Pour ma part, l’expression “apprendre sur le tas” a pris tout son sens, car à peine ai-je accepté d’être ambassadrice, que je me retrouvais déjà en sensibilisation.

J’ai pu aussi faire des présentations, notamment sur l’utilisation de… Vinted. J’ai aussi développé et progressé sur des compétences telles que l’utilisation du PowerPoint pour la présentation d’une plateforme contribuant à l’écologie grâce à la seconde main, mais aussi à la communication.

Pour finir mon parcours au sein de Ludosens, j’ai eu la chance d’avoir été en déplacement à Montréal pour les besoins d’une collaboration entre Ludosens, et Regard 9 de Montréal.

Pour conclure, j’ai beaucoup appris sur moi même : j’ai bien compris que j’avais besoin de calme et d’une organisation claire pour travailler correctement. J’ai adoré travailler en équipe, dans une ambiance bienveillante, dans la joie et la bonne humeur. J’ai pu améliorer quelques gestes professionnels à éviter, tel que ne pas couper la parole, être parfois trop dure dans mes propos et privilégier la communication non violente, ou même l’entraide, moi qui a eu auparavant l’habitude de travailler généralement seule. J’ai encore de l’amélioration à faire : personne n’est parfait, sinon ce n’est pas drôle. J’ai également remarqué que je  suis très têtue, notamment pour demander de l’aide quand ça ne va pas. Et je pense avoir compris à connaître mes limites, c’est encore en voie, mais j’arrive à les poser, ces limites.

Pour finir en beauté, merci à Ludosens, j’ai réussi à un peu mieux me connaître, à voir où je peux m’améliorer, ce que je peux corriger, et j’en ressort motivée pour la suite de ma vie professionnelle. Qui sait si un jour, je me retrouve à vous distribuer votre courrier…

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